Les demoiselles Tatin dirigeaient un hôtel familial au XIXème siècle, de 1860 à 1906 à Lamotte Beuvron en Sologne où la cadette, Stéphanie, s’affairait aux fourneaux tandis que l'aînée, Caroline, s’occupait de la clientèle.
A cette époque, les chasseurs de la capitale constituaient le gros des habitués qui venait toutes les fins de semaine en Sologne. Il faut dire que l’hôtel Tatin figurait dans le premier guide Michelin édité en 1900...
L’histoire raconte que :
« Un beau jour, retardée par le bavardage d'un client empressé, Caroline, surnommée "la Princesse de Sologne" pour sa beauté et son élégance, arrive en cuisine, essoufflée, les joues roses et constate affolée l'absence de dessert ! La tarte est préparée rapidement, mais dans la précipitation, elle est posée à l'envers dans le plat de cuisson. Impossible d’y changer quoi que ce soit, les sœurs décident alors de servir ce dessert tel quel sans lui laisser le temps de refroidir. Les commentaires et les compliments qui suivent annoncèrent la réussite de ce délicieux gâteau. La Tarte Tatin ne serait donc pas née d'une erreur mais d'un trait de génie, inspiré par la gourmandise d'une grande cuisinière, ou peut-être un peu des deux… ».
Mais encore plus surprenant :
A Paris, Louis Vaudable, propriétaire de Maxim's au début du XXème siècle aurait goûté la tarte Tatin lors d'un dîner de chasse dans l'auberge des sœurs Tatin. Il l’a trouva si savoureuse qu’il en demanda aussitôt la recette. « Quelle audace, cher Monsieur, celle-ci lui fut refusée! » Il envoya alors à Lamotte Beuvron, chez les sœurs Tatin, un de ses pâtissiers qui se fit passer pour un jardinier cherchant un emploi. C'est ainsi qu'il découvrit le secret et le rapporta à Paris. Copieurs, mais honnêtes les Vaudable baptisèrent "Tarte des demoiselles Tatin" cette goûteuse gourmandise. Louis Vaudable, quant à lui, affirma qu'il s'était fait personnellement embaucher comme jardinier et qu'il se fit virer au bout de trois jours, n'ayant pas la main verte mais ayant pris soin de se procurer la recette tant convoitée.
Le 2 mai 1911, Caroline, âgée de 64 ans, décède à Lamotte Beuvron et le 14 Juillet 1917, à l'âge de 79 ans, Fanny décède à son tour laissant à la postérité un célèbre dessert, fleuron de la gastronomie Solognote.
Secrets de cuisine :
On raconte qu'en Sologne on faisait des tartes aux poires et des tartes aux pommes moelleuses et savoureuses, c'est toujours le cas aujourd'hui. On utilisait pour cette fameuse recette de tarte Tatin la Reinette d'Orléans juteuses et parfumées (cf image ci-dessus). En ce qui concerne la pâte, même si la pâte feuilletée peut être utilisée, la pâte brisée est privilégiée pour cette recette.
D'après recherches effectuées sur Wikipedia, OT coeurdesologne, la confrérie des Lichonneux de la tarte tatin, OOH! collective